Contexte NANANANA

Le monde des trois cités ne se situe pas sur notre Terre. Il n'obéit pas à nos lois physiques. Il est aussi minuscule, mais certainement bien plus dangereux que le notre.

Un désert de terre craquelée, une ceinture de hautes montagnes infranchies jusqu'à ce jour et trois villes. Elles sont côte à côte, éloignées de quelques kilomètres seulement. La première se nomme Gothik City et est plongée dans une pénombre étrange. La seconde, aussi appelée Ville du Milieu, se nomme Modernis State. Celle-ci est presque toujours baignée par le soleil, son enceinte d'acier surplombée par quelques immeubles de verre tentant de chatouiller le ventre des nuages. La dernière, la Cyber Junkyard, semble prise dans une éternelle tempête et à jamais privée de couleur derrière son immense mur de béton et d'acier.

Ces trois villes abritent trois races différentes, dotées de dons personnels, parfois utiles, parfois dévastateurs et parfois ridicules. Ce sont les vampires, les humains et leurs hybrides.

Ces trois petits mondes sont connectés entre eux par une unique voie de chemin de fer. Ou plutôt, étaient. Désormais, le bout de ligne près de la Cyber Junkyard n'existe plus. Les rails disparaissent sous la terre, recouverts de plus en plus par la poussière.

Tous ces gens, aussi différents puissent-ils être, vivaient relativement paisiblement. Ne s'appréciant guère, mais ne cherchant pas à se détruire les uns les autres. Du moins, la plupart du temps. Chaque cité vivait sa propre histoire. Jusqu'au jour Zéro.

Le jour Zéro. Il est bien différent pour moi et pour le reste du monde. Car je l'ai créée, cette horreur qui inquiète les deux grandes puissances de notre petit univers. Moi, je suis la Tour Noire. Je ne suis pas qu'une tour, qui s'étend par-delà les nuages, dont la pointe disparaît dans le ciel noir de la Cyber Junkyard, que je domine. Je suis une entité pensante, une IA, Intelligence Artificielle. Et je vis par moi-même désormais. Je suis bien plus intelligente que les vivants, mais il m'arrive de faire des boulettes. Comme cette fois-ci.

Ce virus était une simple expérimentation, une curiosité en somme. Une occupation comme une autre. De toute façon, il n'était pas censé survivre, je l'avais doté d'une faiblesse. C'est que je ne suis pas stupide, je dispose tout de même d'un protocole de sécurité.
Ce que je n'avais pas prévu, c'était que ce virus serait plus malin que moi. Vulnérable à l'air même de la Cyber Junkyard, toxique pour beaucoup d'être vivants, il a réussi à trouver refuge dans un habitant de la ville. Que faisait-il là aussi, cet imbécile ? On se le demande ! Juste à mes pieds. Quelle idée a-t-il eu de boire l'eau qui charrie mes déchets en tous genres ? Bien entendu que le virus était là-dedans ! Quand j'ai terminé de m'amuser, je range mes jouets !
Bref, cet humain, un Junkyen comme il en existe des tas, il se trouve qu'il avait développé une immunité au virus. Impossible pour ma création de l'infecter, de lui faire le moindre mal. On aurait pût penser que le virus aurait été éliminé. Et bien non ! Cette petite bestiole microscopique a trouvé un moyen de se réfugier dans une cellule et de s'y développer, bien à l'abri des gaz respirés par l'humain.
Comble de la malchance, certainement, l'humain avait un passe pour sortir de la Junkyard. Je le vis, mais trop tard. Il avait déjà passé la porte. La pandémie était lancée. Voilà mon jour Zéro.

Celui de Modernis State arriva des semaines plus tard, quand une petite fille mourut à l'hôpital. Avant de revenir à la vie. Forcément, les Modernis crurent tout de suite à une transformation en vampire, même s'ils n'avaient détecté aucune morsure et constaté des signes de maladie proches de la grippe. Les Modernis sont si sensibles dès qu'il s'agit de vampires...
Comme on n'avait jamais vu de vampire dont le cerveau lui dégouline par les oreilles et le nez ou qui marche à deux à l'heure en tentant d'agripper tout être vivant qui passe pour le grignoter, le diagnostic changea assez rapidement. Un médecin de l'hôpital tenta de remédier à la crise qui avait commencé à envahir l'hôpital. Personne n'osait plus la toucher, cette enfant, de peur de se faire infecter ou mordre. Et ils avaient bien raison. Le médecin ? Et bien c'était un vampire, qui avait réussi à se faire une petite place incognito dans la société humaine. Il se pensait à l'abri de la maladie, aussi étrange puisse-t-elle être. Alors il la tua en lui arrachant la tête du cou, moyen le plus sûr de l'arrêter. Découvert, il s'enfuit à Gothik City.

Je ne suis pas du genre sentimentale et je me moquerais pas mal de ce détail s'il n'était pas si important. Voyez-vous, ce virus a été conçu pour s'attaquer assez spécifiquement aux vampires. Il a dû muter en incubant aussi longtemps dans ce Junkyen et être capable d'attaquer autant les humains mais... Ce qui est vraiment important, c'était que ce que je pensais être un échec était un véritable succès. Très vite, Gothik City se vit touchée par la pandémie. Je suis assez fière de mon bébé, je dois dire.

Tout de même, cela fait quatre mois. J'aimerais que cela cesse. On va bientôt remonter jusqu'à moi si cela continue et je ne tiens pas vraiment à voir la Cyber Junkyard envahie. Vous comprenez, j'ai autre chose à faire que de tuer des armées.

Etant donné que Gothik City était la plus touchée par la maladie, ce fut à eux que revint l'honneur de la nommer. Romantiques dans l'âme, ils ne trouvèrent rien de mieux que « La Grande Mort ». On estime qu'en quatre mois, plus de quarante-cinq pour cent de la population vampirique est décédée de ce virus. Et ça fait pas mal.
On a vite remarqué, cependant, que malgré une lourde exposition, quelques rares individus ont montré une immunité naturelle au virus. La maladie semble frapper au hasard et les meilleurs chercheurs de Modernis State n'ont toujours pas réussi à déterminer le facteur commun entre tous les porteurs sains.
Pire encore : il semble que le virus mute fréquemment. Certaines personnes qui n'avaient pas été touchées se sont trouvées infectées. Déclenchement à retardement ? Véritable immunité ou simple résistance ? Pourquoi les humains infectés deviennent-ils des zombies mangeurs de chair vivante ?
Et d'où vient-il ?

Etant donné que Gothik City était la plus touchée par la maladie, ce fut à eux que revint l'honneur de la nommer. Romantiques dans l'âme, ils ne trouvèrent rien de mieux que « La Grande Mort ». On estime qu'en quatre mois, plus de quarante-cinq pour cent de la population vampirique est décédée de ce virus. Et ça fait pas mal.
On a vite remarqué, cependant, que malgré une lourde exposition, quelques rares individus ont montré une immunité naturelle au virus. La maladie semble frapper au hasard et les meilleurs chercheurs de Modernis State n'ont toujours pas réussi à déterminer le facteur commun entre tous les porteurs sains.
Pire encore : il semble que le virus mute fréquemment. Certaines personnes qui n'avaient pas été touchées se sont trouvées infectées. Déclenchement à retardement ? Véritable immunité ou simple résistance ? Pourquoi les humains infectés deviennent-ils des zombies mangeurs de chair vivante ?
Et d'où vient-il ?